Stratégie du nouveau nom de Google et cybersquatting

Google a annoncé le 11 août 2015 la création d’une nouvelle entité au sein de laquelle Google ne serait qu’une filiale parmi d’autres. Le nom de cette société, ALPHABET, a provoqué un pic d’enregistrement simultané de noms de domaine sur cette expression. Google a choisi un nom de domaine déposé dans une nouvelle extension internet, le .XYZ, tandis que les cybersquatteurs ont attaqué ce nouveau nom massivement.

En l’espace de quelques heures, 441 noms de domaine ont été enregistrés rien que sur les extensions .NET et .COM.

Tendances des recherches pour

 

Alphabet positionne son nom de domaine sur un NewgTLD

Google a pris les cybersquatteur de court en se positionnant sur un nouveaux gTLD et un label différent : https://abc.xyz/.

Ce nom de domaine commercialisé comme premium par le registre semble avoir été acheté le 4 août 2015, soit une semaine seulement avant l’annonce. Aucune information ne permet de lier directement ce nom de domaine à Google ; la titularité indiquée étant celle d’un responsable du registrar utilisé. Les DNS de Google ont été indiqués à la dernière minute, évitant ainsi d’éveiller les soupçons et spéculations avant la communication officielle.

Les stratégies de cybersquatting observés.

Une vague de réservation est constatée les heures suivants la présentation de la nouvelle entité. Cela est malheureusement révélateur d’un marché de spéculation toujours bien établi.

Nuage de mots-clés Google et Alphabet

 

L’étude des mots-clés utilisés permet d’établir différente stratégie de nommage:

  • Le cybersquatting corporate : sont compris ici les termes tels que « inc » , « corporate » , « corp », « businesse » ou « holding » mais également l’association avec des services bien connus de Google « youtube », « google », « apps », « car », « adsense » ou « chrome ».
  • Le cybersquatting sectoriel : les noms de domaine font ici référence aux secteurs dans lequel évolue plus largement la firme de Mountain View : « cloud », « info », « seo », « software », « mails » , « telecom » et autre « data ».
  • Le cybersquatting spéculatif : les plus audacieux prennent le pari des développement actuels ou fantasmés autour du géant de l’internet : « drone », « flyingcar », « telecom », « googlex », « biotech », « chatbot », « medical », « money »…

50 dollars investis pour en gagner 10 440  ?

Si les spéculateurs se sont montrés imaginatifs sur les labels enregistrés, les méthodes d’enregistrement sont quant à elles plus décevantes. En effet, la plupart des enregistrements permettent un recoupement très rapide, et ainsi une consolidation en vue d’une éventuelle action.

La société Dessler Media a ainsi procédé à l’enregistrement de 18 noms de domaine, tels que , , , , etc. Un particulier, Emma Boiton, a enregistré 5 noms de domaine tels que , , . On notera que l'adresse email laisse peu de doute quant aux motivations : "emma.boiton@nameinvest.bz"…

Beaucoup de services d’anonymisation ont été sollicités pour ces enregistrements, mais l’aspect « bulk » très visible permettra un recoupement facile en cas d’action. C’est notamment le cas des noms de domaine , , , et , tous enregistrés auprès du même registrar, à la même heure (à la seconde prêt), utilisant le même service d’anonymisation privacy-link et redirigeant vers la même plateforme de vente (l’identifiant technique est d’ailleurs identique). Ces cinq noms de domaine sont proposés à la vente, dont quatre pour 1888 $ et un pour 2888 $. Cela donne une idée de la rentabilité espérée par les cybersquatteurs : moins de 50$ d’investissement pour un gain total espéré de 10 440 $.

Protéger son nom du cybersquatting en déposant les noms de domaine

Google rappelle par cet exemple les réflexes utiles à la sécurisation d’une communication autour d'un nouveau nom. Le choix du nom de domaine principal est capital, le choix d’un pur premium comme celui de Google (terme générique « alphabet ») peut mener à un positionnement sur les newgTLD, évitant ainsi une surenchère sur des noms de domaine déjà réservés.

À défaut de pouvoir enregistrer des noms de domaine à l’identique, les cybersquatteurs se focaliseront sur des noms de domaine reprenant votre « nom » et l’associant à des termes corporates, géographiques, ou sectorielle. Si vous souhaitez également vous positionnez sur ces expressions, soyez proactif.

Effectuez les enregistrements anticipés de façon anonyme, généralement au nom de votre prestataire, et sans indiquer aucun élément pouvant trahir l’identité du titulaire (généralement des serveurs DNS spécifique type ns1.masociété.com).

Enfin, surveillez les éventuelles atteintes et détournement que pourrait subir votre campagne de communication.

Article connexe : abc.xyz : pourquoi pas alphabet.com ? sur le site de l'Afnic